Frais de déplacement : les frais réels ont-ils encore un intérêt ?
Rappels utiles : par défaut, l’administration fiscale prévoit que les frais de déplacement professionnels doivent être évalués sur la base des dépenses réelles. A vous donc de conserver vos factures de carburant, d’entretien, d’assurance… pour les enregistrer en comptabilité.
Sur option, vous pouvez vous simplifier la vie en utilisant le barème forfaitaire donnée chaque année par l’administration fiscale (le dernier barème disponible est consultable ICI). C’est le choix très majoritaire des professionnels de santé. Cette option, irrévocable pour l’année, s’applique à tous vos véhicules. L’option annuelle pour les IK est à prendre au 1er janvier (choix à priori). Attention, on lit souvent sur Internet qu’il est possible de choisir l’option la plus favorable lors de l’établissement de la déclaration annuelle 2035 : cette information est fausse et contredit les dispositions fiscales en vigueur (alinéa 160 - BOI-BNC-BASE-40-60-40-20-20190821 consultable ICI).
Quel lien entre l’évaluation des frais de déplacement et le mode détention du véhicule ? Normalement aucun mais on constate souvent les choix suivants :
- Utilisation du véhicule personnel -> IK ; cette combinaison présente l’avantage d’une extrême simplicité de mise en œuvre puisqu’il suffit juste de suivre ses kilomètres professionnels
- Véhicule professionnel acquis (immobilisation) ou pris en leasing -> frais réels
Oui mais en pratique ? Il possible de tuer le suspense tout de suite : dans l’immense majorité des cas, les IK sont plus intéressantes que les frais réels. Une démonstration chiffres à l’appui.
Nous avons simulé sur trois ans les frais de déplacement d’une voiture neuve en retenant les hypothèses suivantes (nous tenons les détails de calcul à disposition) :
Valeur à neuf |
16 000 € |
Location Longue Durée (LLD) |
1er loyer de 4 600 € puis 35 loyers de 130 € |
Puissance fiscale |
5 CV |
Assurance et entretien |
700 € / an |
Consommation |
6l / 100 km avec un carburant à 1,50 € le litre |
Avec un kilométrage annuel de 10 000 km / an (dont 7 000 km professionnels) :
- Coût sur trois ans en IK : 10 000 €
- Coût sur trois ans en acquisition (amortissement du véhicule) : 10 000 €
- Coût sur trois ans en LLD : 9 700 €
Avec un kilométrage annuel de 20 000 km / an (dont 12 000 km professionnels) :
- Coût sur trois ans en IK : 14 500 €
- Coût sur trois ans en acquisition (amortissement du véhicule) : 10 300 €
- Coût sur trois ans en LLD : 9 900 €
Existe-t-il des cas où les frais réels sont plus intéressants que les IK ? Ils sont rares mais oui. Tel est notamment le cas d’un professionnel de santé validant une double condition :
- Son kilométrage annuel est faible
- Les kilomètres parcourus sont 100% professionnels (rappel : en pratique, il est rare d’avoir un usage professionnel supérieur à 80%)
Un exemple avec nos hypothèses ci-dessus et un kilométrage annuel de 3 000 km intégralement professionnel :
- Coût sur trois ans en acquisition (amortissement du véhicule) : 12 500 €
- Coût sur trois ans en LLD : 12 000 €
- Coût sur trois ans en IK : 4 900 €
Conclusion : à l’approche de la nouvelle année, vous savez maintenant que l’option pour les indemnités kilométriques est quasi-systématiquement gagnante dès que vous avez un kilométrage normal et une part d’utilisation personnelle de votre véhicule. Au-delà de l’aspect financier, les IK vous offre une grande facilité de gestion : vous utilisez votre véhicule personnel, ce qui vous épargne le (fastidieux) suivi fiscal d’un véhicule sous forme d’immobilisation. Pour une fois que « simplicité » rime avec « fiscalité optimisée », il serait dommage de ne pas en profiter.