Le micro-BNC : un régime à oublier
Cet article est autant un concentré de (bonnes) idées, comme nous le faisons souvent, qu’un billet d’humeur. Une humeur plus déterminée que jamais à marteler ce que nous répétons depuis un moment : le micro-BNC est un régime à oublier pour tout professionnel de santé, y compris en début ou en fin de carrière. Explications.
Faux-semblants : avec son plafond annuel relevé à 70.000 € d’honoraires et son absence d’obligation comptable, le micro-BNC semble avoir tout pour plaire. Il ferait écho à tous les professionnels de santé qui se demandent pourquoi s’embêter avec une comptabilité alors qu’ils n’ont qu’une « petite activité ». Il n’en est rien !
Faire preuve d’i-ma-gi-na-tion : lors de l’achat d’un appartement ou d’une maison, un célèbre agent immobilier télégénique vous dirait qu’il faut « vous projeter ». Aussi surprenant que cela puisse paraître, nous vous donnons le même conseil avec votre comptabilité. Beaucoup de professionnels de santé optent pour le micro-BNC en ne regardant que l’état actuel de leur comptabilité. Grave erreur : l’important n’est pas de voir ce qu’il y a aujourd’hui dans votre comptabilité mais ce qu’il devrait y avoir !
Avez-vous pensé à tout ce que vous pourriez déduire et qui ne se retrouve pas (encore) dans votre comptabilité, comme par exemple :
- Une bonne prévoyance en cas d’accident de la vie ?
- Une bonne mutuelle pour vous-même et vos proches ?
- Un plan épargne-retraite pour préparer vos vieux jours ?
- Vos frais de déplacement ?
- Vos frais de formation professionnelle ?
- …
Illustrons notre propos : chez Self-Med, nous avons récemment échangé avec un expert-comptable au sujet d’une cliente commune, jeune médecin généraliste. Elle venait de s’installer en achetant son local professionnel et affichait une base de 50.000 € d’honoraires annuels.
En micro-BNC, elle aurait affiché un bénéfice fiscal de 33.000 € (= 50.000 x 66%). Fin de l’histoire.
En optant pour le régime réel, l’expert-comptable lui a montré qu’elle :
- disposait d’une base de frais généraux annuels de 12.000 €
- pouvait déduire un loyer annuel de 14.000 €
- devait souscrire une prévoyance pour un coût annuel de 3.000 €
- pouvait mettre en place une épargne retraite défiscalisée pour un coût annuel de 3.000 €
- pouvait déduire des frais de déplacement et de repas (repas pris seul et invitations) pour un coût annuel estimé à 2.000 €
In fine, le résultat de ce médecin généraliste ressortait à 16.000 €, soit moins de la moitié du résultat en micro-BNC, ce qui a généré une baisse significative de son impôt sur le revenu et de ses charges sociales.
Vous êtes en statut « collaborateur » et vous n’avez pas à supporter les frais de fonctionnement du cabinet ? Profitez-en pour défiscaliser grâce à une solide prévoyance et à un plan épargne-retraite plus généreux. Idem avec la prise en compte d’indemnités kilométriques qui peuvent contribuer au financement de votre véhicule. Dans tous ces cas, vous transformerez de l’impôt et des cotisations sociales en dépenses qui vous seront utiles à titre personnel !
Conclusion : ne l’avons déjà dit dans un précédent article mais, au risque de nous répéter, nous vous déconseillons vivement d’opter pour le micro-BNC. Le régime réel vous ouvre une multitude d’options que vous pouvez utiliser pour réduire votre fiscalité et vos charges sociales. Cerise sur le gâteau : avec le crédit d’impôt pour de tenue de comptabilité (jusqu’à 915 € / an), l’option pour le régime réel ne vous coutera quasiment rien. Professionnels de santé, à vos 2035 !