Médecins : et si vous cumuliez emploi et retraite ?
L’heure de la retraite a sonné et vous n’avez aucune envie d’arrêter votre activité médicale. Il existe une solution intéressante : le cumul emploi - retraite, qui permet de profiter d’une double source de revenus. En janvier 2018, près de 10% des médecins libéraux étaient dans ce cas. Explications.
Deux possibilités qui semblent proches (mais qui sont bien différentes) :
la poursuite d’une activité libérale peut prendre deux formes distinctes :
- Le « cumul emploi – retraite» (présenté dans cet article) : le médecin demande sa retraite tout en poursuivant son activité libérale ;
- Le « temps choisi» : le médecin poursuit son activité au-delà de l’âge de la retraite sans demander la liquidation de ses droits à la retraite.
Quelles sont les conditions pour cumuler emploi et retraite ?
Il y a en deux :
- avoir demandé la liquidation de l’ensemble de ses droits à la retraite ;
- avoir atteint l’âge légal de la retraite et validé l’ensemble des trimestres permettant de disposer d’une retraite à taux plein.
Et si je ne remplis pas les deux conditions ?
Vous pourrez tout de même cumuler emploi et retraite mais l’activité libérale ne devra pas dépasser un revenu annuel égal au plafond annuel de la sécurité sociale, soit 40 524 € en 2019 (sauf exception tel que la permanence des soins).
Quelles sont les formalités pratiques à mettre en œuvre ?
Elles sont en pratique assez simples :
- Prévenir votre Conseil départemental de l’Ordre
- Il faut informer la CARMF par courrier recommandé (ou via l’espace eCARMF) de votre souhait de cumuler emploi et retraite
- Conserver votre assurance responsabilité civile (RCP) ; surtout, ne la résiliez pas au moment du départ en retraite car la souscription d’un nouveau contrat d’assurance serait pénalisant financièrement ;
- Procéder aux formalités de reprise d’activité auprès, notamment, de l’URSSAF et de la CPAM.
Sur le plan financier, y’a-t-il des changements ?
Oui ! La bonne nouvelle est que vous ne serez plus redevable de la cotisation invalidité-décès. De ce fait, vous ne bénéficierez plus des prestations de ce régime (indemnités journalières, rente invalidité, capital décès).
La mauvaise nouvelle est que vous cotiserez à fonds perdus pour la retraite puisque vous ne pourrez plus acquérir de nouveaux droits (pas d’octroi de nouveaux points). De plus, vous serez soumis au régime ASV (Allocations Supplémentaires de Vieillesse) dont le taux de 3% des revenus d’activité libérale en secteur 1 et 9% en secteur 2 (il existe une possibilité de dispense d’ASV si vous exercez dans une zone déficitaire en offre de soins).
Conclusion :
le cumul emploi – retraite peut être une solution attirante mais attention car ses contraintes ne sont pas neutres, notamment en matière de cotisations retraite à fonds perdus et d’arrêt de la couverture invalidité-décès.
Une solution intéressante peut venir du « temps choisi » ou même de la poursuite de l’activité libérale une année supplémentaire (sans liquidation des droits à la retraite). Plus d’éléments de réponse (et de choix) dans un prochain article…