Médecins : le « temps choisi » ou l’art de la retraite active
Dans un précédent article, nous vous présentions les avantages, mais aussi les inconvénients, du cumul emploi / retraite. Le « temps choisi » se présente comme une alternative intéressante à long terme. Explications.
Qu’est-ce que le « temps choisi » ?
Il s’agit de la poursuite de votre activité libérale à temps partiel (ou même temps plein) au-delà de 62 ans sans liquidation de vos droits à la retraite (contrairement au cumul emploi / retraite).
Concrètement, le « temps choisi » vous permet de retrouver du temps personnel tout en continuant votre activité médicale dans les plages horaires qui vous conviennent.
Pourquoi le « temps choisi » est-il intéressant ?
Pour deux raisons :
- Contrairement au cumul emploi / retraite, vous êtes toujours couvert par le régime invalidité-décès (indemnités journalières, rente invalidité, capital décès) ;
- Vous bénéficiez d’une majoration de votre retraite le jour où vous liquiderez vos droits (1,25 % par trimestre de report entre 62 et 65 ans, 0,75 % par trimestre entre 65 et 70 ans) ; à l’inverse du cumul emploi / retraite, vos cotisations CARMF ne sont pas versées à fonds perdus et produisent un gain de pouvoir d’achat.
Dans son Guide du cumul (disponible ICI), la CARMF donne une illustration intéressante en prenant le cas d’un médecin de 65 ans dégageant un revenu libéral annuel de 80.000 € :
- En maintenant son activité à temps plein une année supplémentaire, celui-ci toucherait jusqu’à son décès un montant net global de retraite de 676 K€ (avant impôt sur le revenu) ;
- S’il avait liquidé ses droits à la retraite, le même montant net global de retraite serait tombé à 636 K€ ;
- Dans cet exemple, une année d’exercice supplémentaire génère 40 K€ net de droits à la retraite, soit un supplément d’environ 170 € net / mois.
Il y a bien un inconvénient par rapport au cumul emploi / retraite ?
Oui, en cas de passage à temps partiel, il y aura une perte immédiate de pouvoir d’achat puisqu’il n’y aura pas de compensation par une pension de retraite.
Conclusion : financièrement, le « temps choisi » offre une alternative pertinente au cumul emploi / retraite. L’exercice à temps partiel entraîne une baisse de pouvoir d’achat qu’il convient d’anticiper.
Le « temps choisi » peut aussi être l’occasion de tester de nouvelles formes d’exercice de la médecine moins contraignantes sur le plan administratif comme, par exemple, le remplacement d’un confrère ou des vacations dans un centre de soins.